A la découverte de l’architecture de la station de ski de Flaine

Récemment j’ai retrouvé quelques images que j’avais réalisées il y a quelques années à l’occasion d’un séjour de ski passé à Flaine en Haute-Savoie où j’avais découvert l’architecture brutaliste assez surprenante de cette station créée à la fin des années 60.

Retrouvez la nouvelle version augmentée de cet article :
la station de Flaine avec l’iconique construction brutaliste de Marcel Breuer surplombant une falaise.


Comme j’étais en mode loisir, je n’avais pas prévu de faire de la la photographie d’architecture à la montagne et je ne disposais donc pas de mon matériel professionnel, mais simplement de mon petit Lumix GM5 [en version japonaise]
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Vue d'immeubles dans la station de Flaine

Des œuvres d’art au milieu d’une architecture de béton classée

Profitant du beau temps et du peu de neige qu’il y avait en station, j’en profitais pour me balader en mode « street photo » au milieu d’œuvres d’art de Picasso, Vasarely ou encore Jean Dubuffet.
Impossible pour moi de résister à l’envie de faire quelques images dont vous pouvez découvrir un petit échantillon ici.

Sculptures de Dubuffet et Vasarely en premier plan d'un immeuble De Marcel Breuer à Flaine
Sculptures monumentales de Dubuffet et Vasarely en premier plan d’un immeuble de l’architecte Marcel Breuer.

L’architecte en chef de la station, l’américain Marcel Breuer

Détail de la façade d'immeuble de Marcel Breuer

Le site de Flaine à été découvert dans les années 50 par l’architecte suisse Gérard Chervaz et le géophysicien Éric Boissonnas.
Ils ont eu l’idée de réaliser un projet complet d’urbanisme, d’architecture contemporaine et de design dans cet espace naturel très proche du Mont Blanc.
Les premiers bâtiments construits ainsi que le mobilier de rue sont l’œuvre de l’architecte et designer Marcel Breuer, un des pères du modernisme et membre du Bauhaus. Il fait partie, comme d’autres architectes connus du courant architectural “Brutaliste” comme Le Corbusier, Erno Goldfinger, Jacques Kalisz, Bertrand Goldberg ou encore Fernand Boukobza.
il est connu, entre autres, pour la création de la Chaise Wassily et sa participation à la réalisation de la Maison de l’Unesco à Paris.

Une architecture un peu austère de ville à la montagne

Empilement d'échafaudages à Flaine en Savoie
Empilement de barres d’échafaudages sur un chantier de Flaine.

Le manque de neige en ce début d’hiver ne favorisant pas l’aspect urbain et austère de la station, le dépaysement montagnard n’était pas vraiment au rendez-vous !

Cette architecture utopique et conceptuelle du 20ème siècle, en béton préfabriqué ainsi que le coté “musée à ciel ouvert” de la station de Flaine ne manquent pas d’intérêt pour un photographe d’art et d’architecture mais bien qu’une partie de la station de Flaine soit piétonnière, elle m’a laissé une impression un peu mitigée.

La station reste un peu à l’écart du nuage emprisonnant la pollution de la vallée de l’Arc…

Plusieurs typologies de stations de ski

On peut considérer que l’essor très rapide des stations de ski après les années 50 à généré au niveau architectural plusieurs typologies de stations, j’en retiendrais trois principales :

1. Celles qui proviennent d’une évolution progressive de vrais petits villages de montagne et qui ont une architecture typée à base de chalets et de constructions plus ou moins bardées de bois selon les époques, comme, par exemple Mégève.
2. Celles qui sont constituées de gros bourgs anciens, parfois situées en fond de vallée comme Chamonix, et qui sont un mélange de constructions d’architecture urbaine et montagnardes de toutes époques.
3. Celles qui ont été crées pratiquement de toute pièce et que l’on pourrait subdiviser en trois sous catégories de styles : les montagnardes avec un mix de chalets de d’immeubles boisés comme Courchevel 1800 et Valmorel, les urbaines avec une architecture d’un style très bétonné comme Flaine, Val Thorens et La Plagne 2000 et celles que j’appellerais les “urbagnardes”, comme les Arcs 1600/1800, La plagne Bellecôte et Avoriaz, constituées en majeure partie de grands immeubles bardés de bois.

Si les résultats architecturaux se sont révélés très hétéroclites, on peut constater que depuis les années 2000, beaucoup de stations ont essayé d’améliorer et de “montagnardiser” leur architecture lors de la construction de nouveaux bâtiments ou lors de la rénovation des anciennes constructions en bardant de bois des façades en béton et en rajoutant des toits traditionnels en loze sur des immeubles de type urbain ayant précédemment des toits plats.