La gare TGV de Lyon Saint-Exupéry est un passage obligé à Lyon pour tout photographe passionné d’architecture car c’est l’une des constructions des plus originale et photogénique de la région.
L’entrée de la gare et sa pointe d’aile d’oiseau étant exposée plein ouest, je décidais de m’y rendre en fin de journée, à l’heure où les rayons de soleil peuvent l’éclairer des deux cotés et quand la lumière peut pénétrer plus profondément à l’intérieur de la structure.
Retrouvez la nouvelle version augmentée de cet article :
Une architecture organique
C’est une gare à l’architecture spectaculaire et très organique qui évoque un oiseau prenant son envol. Elle a été conçue par l’architecte espagnol Santiago Calatrava Valls au début des années 1990.
C’est un élément du patrimoine architectural lyonnais, un ouvrage d’une forme élancée réalisé en béton armé et recouvert d’un toit construit de verre et d’acier.
Véritable œuvre d’art, l’intérieur de la gare est une espèce de cage thoracique, un squelette de béton dans lequel on pénètre avec une sensation unique pour peu que l’on ne soit pas un voyageur de passage pressé qui sera digéré dans cette carcasse avant d’en être expulsé symboliquement par (l’arrière) train…
Comme toutes de gares elle est ouverte aux quatre vents et ce d’autant plus qu’elle est très peu entourée par d’autres constructions et qu’elle se situe presque en pleine campagne.
Une cathédrale de béton déserte
Après deux mois de confinement, nous avons pris l’habitude de voir nos villes et leurs bâtiments publics désertés.
En cette période de déconfinement cette gare, sous utilisée depuis sa construction, n’échappe pas à la règle et est d’autant plus déserte qu’elle n’est habituellement qu’une simple étape ou un terminal sans autres correspondances que des avions.
Seuls quelques centaines d’oiseaux l’habitent, rendant ainsi hommage à son architecture protectrice et familière de dinosaure avien.
J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable.
Antoine de Saint-Exupéry
On ne voit rien. On n’entend rien.
Et cependant quelque chose rayonne en silence…
La « désertitude » est très photogénique et est plutôt l’amie du photographe d’architecture.
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai parcouru cette gare et ses alentours et que je vous restitue ici un extrait de mon escapade d’Archi Photographe.
Pilier en béton portant la structure métallique de la Gare de Lyon Saint-Exupéry.
Ode au béton
J’aime par dessus tout la photographie d’architecture en noir et blanc pour ce qu’elle permet de magnifier les structures, qu’elles soient métalliques ou de béton.
Elle et me permet, comme ici, de rendre le meilleur hommage possible aux architectes ayant le sens du détail.
Calatrava est assurément de ceux là, à la fois architecte et ingénieur, il est coutumier des structures organiques qu’il fige dans le béton et le métal en leur conservant une certaine complexité et élégance.
Dessine-moi un mouton…
Cette gare est le genre d’endroit où je peux rester des heures à observer et photographier les jeux de lumière créés par les nombreuses ouvertures.
Mais avec la fin du jour approchant, il me fallait repartir.
N’ayant pas prévu de vol de nuit, il me restait plus qu’à rendre un dernier hommage photographique à notre aviateur Lyonnais Antoine de Saint-Exupéry.
Statue de bronze d’Antoine de Saint-Exupéry conçue par le sculpteur Pascal Jacquet devant l’entrée de la gare.
Gare à l’accès…En mode doux ?La gare TGV de Lyon-Saint-Exupéry et l’aéroport du même nom qui la jouxte, ne sont presque exclusivement accessible qu’à partir du tram Rhônexpress au coût de trajet élevé par rapport aux kilomètres parcourus. Une ligne de bus à été autorisée à y accéder fin 2019, cassant ainsi le monopole de Rhônexpress mais la fréquence est assez faible et il faut au moins une heure de trajet pour pouvoir rejoindre à faible coût la gare à partir du centre de ville de Lyon. |