Le quartier de la Défense, et sa Grande Arche rénovée en 2017, est un formidable terrain de jeu pour un photographe d’architecture.
La double skyline de gratte-ciels très spectaculaire qui s’étend depuis le bord de la Seine, entoure une immense esplanade centrale, qui permet d’avoir beaucoup de recul pour les prises de vues.
Un hypercube sculptural

Au sommet de l’esplanade de la Défense, tout près de l’endroit ou trônait autrefois la statue « La Défense de Paris » (qui a donné son nom au quartier d’affaire), un cube blanc évidé, paré de pierre et de verre, donne l’impression d’être simplement posé au sol, comme une sculpture.
Découvrez la nouvelle version de cet article augmenté
(avec des images de l’intérieur de l’Arche) :
La Grande Arche, coupeuse de Tête-Défense
L’architecte, cet inconnu
Beaucoup des tours et immeubles qui entourent l’esplanade ont été réalisés par des cabinets d’architectes célèbres mais la plus iconique construction du quartier reste la Grande-Arche, unique chef d’œuvre d’un architecte artiste danois inconnu.

L’architecte Johan Otto von Spreckelsen avait été primé lors d’un concours international en 1982, sous la présidence de François Mitterrand, pour la création d’une œuvre architecturale finissant la perspective de l’axe historique Louvre – Champs Élysées – Arc de triomphe.
Remportant le concours face à des architectes déjà reconnus comme Jean-Paul Viguier, Jean-François Jodry où encore Jean Nouvel, cet architecte artiste plutôt novice pour un tel projet, puisqu’il n’avait réalisé que quelques églises auparavant, ne verra jamais le bout de son cube.

Contrarié par les tergiversations politiques autour du projet et par les difficultés techniques rencontrées pour la réalisation de son bâtiment au sommet de l’esplanade de La Défense, Otto Von Spreckelsen abandonnera le chantier en cours de construction.
il décèdera en 1987 sans avoir vu son œuvre finalisée, laissant à l’architecte français Paul Andreu, disparu à son tour en 2018, le soin de terminer l’édifice pour leur postérité respective.

En complément d’information, je vous invite à écouter un podcast passionnant sur la genèse de la grande Grande Arche sur le site de France Culture.
L’arche désaxée
Photographier la Grande Arche dans son ensemble, c’est prendre en photo la grande part de vide qui la constitue et résoudre une petite équation géométrique parce que l’œuvre de Von Spreckelsen est désaxée de 6,5° par rapport à l’alignement des gratte-ciels sur l’axe des champs Élysées.

Ce léger décalage dans l’alignement est très visible puisque lorsque nous sommes face à la Défense nous voyons toujours légèrement un coté du bâtiment !
C’est un peu inhabituel pour une ville tracée au cordeau mais l’explication vient d’une difficulté à construire les piliers de fondation, à cause des infrastructures souterraines déjà existantes (train et métro).
Un cœur de pierre

La dernière rénovation conséquente de La Grande Arche s’est réalisée en 2017 et à consisté, pour la partie visible de l’extérieur, à remplacer le marbre blanc d’origine par du granit blanc provenant du Vermont aux USA, le transformant en Améri-Cube.

Histoires de sculptures
Ce haut de scène des Hauts-de-Seine est aussi un véritable musée à ciel ouvert exposant des œuvres d’art, des gratte-ciels comme de nombreuses sculptures.

Près de la Grande Arche, on peut retrouver la sculpture « Utsurohi » de Miyawaki Aiko ainsi que le gigantesque « Pouce » de César.
